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NO LIMIT – Festival « BD à Bastia » – avril 2014

Exit la page, la case, l’idée même de volume, d’épaisseur d’un livre, d’un album dont on touche le papier et dont on apprécie, à l’odeur, le millésime de l’encrage. Dans la bande dessinée numérique, le récit, les dessins et les textes qui le servent, gravitent dans un nouvel espace que quelques pionniers ont commencé à défricher. Cet espace du récit se lit sur des écrans de tablette, ou de smartphone sans qu’on puisse savoir à l’avance ni la durée, ni le mode de lecture. On pourra zoomer, on pourra aller dénicher une suite dans
les abysses de l’écran, l’axe Z de la profondeur, on pourra déclencher des sons, des musiques, des couleurs.
S’inspirant de tout cela, le dispositif scénographique propose la visite d’un espace noir aux limites effacées, et aux murs duquel des cadres-cases sont accrochés. Des images d’yeux paraissent jouer à cache-cache avec ces cases. Au fond de cet espace un recoin semble aspirer à la manière d’un trou noir les cases blanches. Elles se disloquent, s’éparpillent dans l’espace, ne sont plus que lignes qui s’échappent pour finalement toutes sombrer dans cet angle obscur. Les yeux, eux, paraissent voltiger dans l’espace comme ivres de liberté.

 

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Photographies : Lucie Lom